Prévoyance retraite: les nouveautés du monde politique
Au début du mois de décembre, nous sondions les personnes intéressées sur Linkedin sur leur niveau d’information quant aux prestations auxquelles elles pourraient s’attendre à la retraite :
Si nous sommes étonnés du pourcentage élevé de personnes se disant bien informées (même si la réponse est subjective et ne traduit pas nécessairement une bonne maîtrise de tous les paramètres qui conduisent au revenu net disponible après cessation d’activité), il n’en reste pas moins que plus de la moitié des sondés se posent beaucoup de questions.
Et pour cause. Les réformes en cours de l’AVS et du 2e pilier enflamment la classe politique. La retraite inquiète de plus en plus la population suisse et est d’ailleurs le souci N° 1 des Suisses à l’heure actuelle.
Entre ce qui est dit dans les médias ou encore autour d’un bon repas entre amis, il y a bien de quoi s’inquiéter, tant l’information peut paraître confuse. Entre projets de réforme, initiatives populaires, référendums, où en sommes-nous exactement?
Une chose est sûre : 2022 sera une année riche en votations !
Deux projets de réformes sont en route. Ils séparent maintenant la question de la réforme du premier pilier (AVS) de celle du deuxième pilier (LPP), l’approche combinée ayant échoué lors de la dernière votation populaire :
- AVS : les mesures phares
- Relèvement progressif de l’âge de la retraite légale des femmes de 64 à 65 ans, dès 2023 et par étapes
- Mesures de compensation destinées à la génération transitoire pendant 9 ans
- L’âge flexible de la retraite (entre 63 et 70 ans) demeure possible
- Travailler après 65 ans améliorera le niveau de la rente AVS. C’est déjà le cas aujourd’hui, mais avec une amélioration qui provient uniquement du fait que l’on diffère l’âge de la retraite.
Le projet a été voté par les deux chambres, mais la gauche a annoncé le lancement d’un référendum, toujours pour la même raison du relèvement de l’âge de la retraite des femmes.
- LPP : les mesures principales prévues
- Abaissement du taux de conversion sur les rentes de vieillesse de 6.8% à 6%.
- Pour compenser l’impact de cette baisse sur la valeur en CHF des rentes payées, le projet propose de relever les cotisations vieillesse à travers deux mesures :
- Obligation de cotiser pour l’épargne retraite dès l’âge de 20 ans, contre 25 ans actuellement.
- Le seuil d’entrée à la LPP est sensiblement revu à la baisse et la déduction de coordination sera réduite de moitié, ce qui améliorera mécaniquement la prévoyance des salaires plus faibles ou encore celle des personnes travaillant à temps partiel.
- Les taux d’épargne obligatoire en fonction des différentes tranches d’âges sont davantage « lissés » dans le temps, l’idée étant de réduire les cotisations pour les plus seniors. Les chambres se sont ainsi montrées sensibles à l’argument selon lesquels les seniors « coûtent chers » en raison de leurs charges sociales.
- La date de retraite légale restera calquée sur celle de l’AVS (soit 65 ans pour tout le monde si le projet de l’AVS passe).
Il ne faut toutefois pas sous-estimer l’impact indirect de ces mesures, car réduire l’âge d’entrée obligatoire dans une caisse de prévoyance, ainsi que la déduction de coordination, conduira à un relèvement parfois très substantiel des calculs de rachats qui, dans le cas de salaires importants, peut se chiffrer en centaines de millier de CHF.
Le projet est toujours en discussion auprès des Chambres Fédérales.
Deux autres initiatives populaires ont été reçues froidement par le Conseil Fédéral qui recommande aux Chambres leur rejet :
- « L’initiative sur les rentes » vise à pérenniser le niveau des rentes de vieillesse en couplant l’âge de la retraite à l’espérance de vie.
- « L’initiative pour une 13e rente AVS » engendrerait elle des coûts additionnels non financés.
Voilà pour le chantier législatif en cours sur le domaine des retraites ! Rien d’alarmant en soi si ce n’est la menace d’un nouveau référendum ! Le seul objectif poursuivi par le législateur est la pérennisation du système suisse de la prévoyance vieillesse. Et l’accès au capital du 2e pilier n’est pas remis en cause !
A cela, il faut ajouter un point d’importance: la réforme LPP ne concerne que le minimum LPP légal. Nombre de personnes actives en Suisse sont assurées au-delà de ce minimum et de nombreuses possibilités existent pour leur assurer un niveau de retraite adéquat. N’hésitez pas à prendre conseil !
L’équipe d’Impact Financial Engineering vous souhaite de joyeuses fêtes et une heureuse nouvelle année !
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