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Changement d’emploi après 50 ans

Changement d’emploi : le plan de prévoyance plus important que le salaire ?

Plusieurs éléments peuvent motiver un changement d’emploi, tels par exemple une nouvelle opportunité professionnelle, la volonté de donner davantage de sens à son activité, celle de devenir indépendant, le fait de subir un licenciement ou, plus simplement, une rémunération plus attrayante.

Les motivations sous-jacentes à un tel changement appartiennent à chacun et ont généralement fait l’objet d’une analyse approfondie. Toutefois une hausse de salaire n’implique pas toujours une meilleure retraite. Et ce point ne doit pas être sous-estimé !

En effet, un changement d’employeur implique aussi un changement de caisse de pension, voir l’adhésion à un nouveau plan de prévoyance pour indépendants. Dès lors, quels sont les facteurs auxquels il convient de prêter attention ?

Pour y répondre nous rappelons ci-dessous les principaux éléments qui permettent de se faire une idée de la robustesse d’une caisse de pension, dans le cas d’une primauté de cotisations.

  1. Le taux de conversion : indicateur le plus surveillé par les assurés, il s’applique au capital de prévoyance projeté à la retraite et permet ainsi de calculer le montant de la rente.

Il convient de relever que les discussions visant à abaisser ce taux ne concernent que la partie dite « obligatoire » de la prévoyance, soit le cumul des cotisations pour la tranche de salaire allant de 21’510.- à 86’040.-. En général ces capitaux « obligatoires » représentent à l’âge de la retraite une somme inférieure à CHF 450’000.-.

Selon le plan de prévoyance, la caisse peut appliquer des taux de conversion différents entre parties obligatoire et sur-obligatoire, le taux sur la partie sur-obligatoire étant alors beaucoup plus bas pour compenser le niveau élevé de la partie obligatoire, par rapport à la réalité des tabelles de mortalité. Les plans « enveloppants » utiliseront un taux unique, moyenne pondérée entre les taux appliqués aux parties obligatoire et sur-obligatoire. Enfin on se rappellera que certaines caisses obligent à une sortie en capitaux pour une partie des actifs sur-obligatoires, pour se protéger contre le risque de longévité de ses affiliés.

  • Le taux de couverture : élément clef pour se faire une idée de la solidité d’une caisse, le taux de couverture est le rapport entre la fortune de la caisse et ses engagements futurs (le capital de prévoyance). Il faut se méfier des caisses souffrant d’un taux de couverture bas (i.e. proche ou inférieur à 100%, surtout si ce dernier s’ajoute à une démographie « vieillissante », car le risque d’introduction de mesures d’assainissement est alors important (avec notamment le risque d’une baisse du taux de conversion).
  • Les rendements offerts aux assurés : Il est intéressant de connaître le profil de gestion de la caisse et ses performances historiques. Ces dernières ne correspondent pas nécessairement au rendement versé aux assurés (il s’agit d’une décision du Conseil de Fondation). En général, plus une caisse est robuste plus elle pourra attribuer un rendement élevé à ses assurés, en particulier si la réserve de fluctuation de valeur est couverte. Cette réserve se situe entre 10 à 20 % de la fortune de prévoyance et dépend du profil de gestion de la caisse.
  • Le taux technique : il s’agit d’un taux d’escompte utilisé pour calculer la valeur d’aujourd’hui des engagements futurs de la caisse, soit les rentes qui seront payées aux retraités et aux futurs retraités. Selon le principe des valeurs actualisées, plus ce taux est élevé plus la valeur actualisée des engagements futurs est basse. Dès lors, ce taux est critique pour juger de la qualité du taux de couverture, puisque ce dernier est le rapport entre la fortune de la caisse et ses engagements futurs.

La chambre suisse des experts de caisse de pension émet chaque année une recommandation, le dernier taux étant compris entre 1,68% et 1.98%, soit un niveau plus bas que celui utilisé par bien des plans de prévoyance. Ainsi, en regard des taux recommandés, la plupart des caisse surestiment leur taux de couverture.

  • La démographie de la caisse de prévoyance : Il est intéressant de se faire une idée de la proportion retraités / actifs d’une caisse (aussi appelé « rapport de dépendance« ), ainsi que de l’âge moyen des assurés. Ainsi, plus la population d’une caisse est « jeune », plus elle sera robuste.

On se rappellera qu’à ce jour, les retraités sont au bénéfice d’un taux de conversion « fixe » et que donc les éventuelles mesures d’assainissement, auxquelles la caisse pourrait faire face sont entièrement à charge des assurés actifs et de l’employeur.

  • Les prestations assurancielles : Les cotisations LPP sont séparées entre une cotisation d’épargne et une prime de risque. Cette dernière couvre les risques non-vie et peut fortement varier d’une caisse à l’autre. La multiplicité des plans existants est telle que nous ne développerons pas le sujet dans la présente lettre. Il est toutefois opportun de contrôler que les éventuelles assurances contractées à titre privé ne fassent pas double emploi avec le plan de la caisse.

Prenons maintenant un exemple simplifié : M Dupont, 55 ans, cadre supérieur, touche actuellement un salaire de CHF 300’000.- par an et dispose d’un avoir de prévoyance de 1,3 mn. Il envisage de prendre une retraite anticipée à 63 ans, âge auquel sa caisse actuelle (plan enveloppant) lui paiera un taux de conversion de 5,3%.

Une opportunité de carrière s’offre à lui et on lui propose un salaire de CHF 345’000.- soit une hausse de 15% ou CHF 45’000.- par an. Le plan de prévoyance (plan enveloppant également) du nouvel employeur indique un taux de conversion de 4,6% à 63 ans et des contributions d’épargne équivalentes au plan de l’employeur précédent. Le cumul de 56 à 63 ans de la différence entre les deux salaires est de                 CHF 360’000.- (nous utilisons dans cet exemple des valeurs cumulées plutôt qu’actualisées, par souci de simplification).

En revanche, dès la prise de la retraite, la rente LPP projetée baisse d’environ CHF 18’000.- par an avec le plan du nouvel employeur. En se basant sur une espérance de vie de 85 ans la différence cumulée est de CHF 481’000.-.

On voit donc que l’examen du plan de prévoyance proposé par le nouvel employeur est un élément important pour juger de la qualité globale de son offre d’emploi.

On se rappellera des éléments suivants :

  1. Pour l’examen du plan de pension d’un nouvel employeur, il faut utiliser un ensemble d’indicateurs pour juger de la solidité de sa caisse de pension, au-delà du simple taux de conversion.
  2. Plus l’âge au moment du changement est élevé, plus le différentiel du taux de conversion produit un effet net important.
  3. Plus l’avoir de libre-passage apporté dans la nouvelle caisse est important, plus le différentiel de taux de conversion produit un impact important.

Finalement, les considérations liées au plan de prévoyance doivent s’inscrire dans le cadre plus large de l’organisation du patrimoine et la planification qui y est rattachée, en analysant notamment l’hypothèse d’un plan de rachats, une sortie partielle en capitaux à la retraite, ainsi que toutes les mesures d’optimisation fiscale liées à de tels éléments.

Impact Financial Engineering reste bien sûr à votre disposition pour étudier vos plans de prévoyance présents et futurs et vous conseiller pour articuler ces éléments dans le contexte de l’organisation globale de votre patrimoine.


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