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Prévoyance : aussi des enjeux entre partenaires sociaux

Véritables serpents de mer, les différents projets de réforme de la LPP et de l’AVS vont prochainement retrouver le chemin des médias, en parallèle avec le calendrier politique.

Rappelons que pour l’AVS le Conseil Fédéral recommande pour l’essentiel une augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et un financement additionnel par une hausse de 0,4 point de la TVA, ainsi qu’une flexibilisation, toute relative, pour ceux qui voudraient sortir progressivement de l’activité professionnelle.

Du côté de la LPP on prévoit une diminution du taux de conversation sur la partie obligatoire de 6,8% à 6%, une diminution de la déduction de coordination de CHF 25’095.- à 12’443.- et une simplification des taux de contributions d’épargne en fonction des différentes tranches d’âges, l’idée étant de réduire les taux de contribution élevés pour les plus de 55 ans, qui péjoraient leur compétitivité sur le marché du travail.

Comme toujours en matière de réforme de la prévoyance d’importants clivages se dessinent, en particulier sur l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Au-delà du projet actuel qui nous parait au demeurant réaliste et bien équilibré, nous souhaitons relever quelques éléments qui ne font hélas pas la une des débats politiques.

Maîtrisons nous tous les impacts de l’évolution démographique ?

Les discussions sur l’impact de l’évolution démographique se sont focalisées sur le déséquilibre – bien réel – qu’elle va engendrer pour le fonds AVS. En revanche, ses effets sur le marché du travail sont sous-estimés. La réalité aujourd’hui est que l’employabilité diminue fortement à l’approche de l’âge de la retraite et que dès lors il peut sembler hypocrite de relever ce dernier dans pareilles circonstances. Toutefois, cette tendance devrait s’inverser d’ici quelques années avec le départ des générations du baby-boom, ce qu’observent d’ailleurs déjà certains secteurs d’activité qui souffrent d’un déficit de main d’œuvre qualifiée, même dans des secteurs traditionnels. 

Par ailleurs bon nombre de « seniors » sont désireux de continuer à travailler pour autant que les conditions soient adaptées à leur âge, en termes de pénibilité comme en termes d’horaires. Ce phénomène concerne probablement plus certains groupes sociaux-professionnels que d’autres, mais l’expérience de pays voisins indique que les « cols bleus » peuvent aussi prolonger leurs années de vie active, à leur bénéfice comme à ceux de leur employeur.

Nous avons donc affaire à en enjeu qui concerne tous les partenaires sociaux et pas juste le monde politique. Dès lors, il aurait été souhaitable de mettre un accent plus fort sur la flexibilisation des conditions de retraite, en particulier sous l’angle d’un réel encouragement à l’emploi au-delà de 65 ans, avec une charge de travail et des cotisations adaptées à ces nouvelles situations.

Faut-il professionnaliser les Conseils de Fondation ?

On ne rappellera jamais assez l’importance des rendements des marchés financiers pour les capitaux de prévoyance. Pour l’illustrer prenons l’exemple d’un capital placé à 2%: après 15 ans il aura progressé de 35%. Le même capital, placé à un rendement de 5%, aura doublé !

Ces dernières années les rendements payés aux assurés ont été très modestes, souvent proches du minimum légal fixé par le Conseil Fédéral pour la partie obligatoire des capitaux de prévoyance.

Une des raisons en a été la nécessité pour de nombreuses caisses de constituer de solides réserves de fluctuations de valeur. Une autre raison tient probablement aux taux de conversion trop élevés par rapport à la réalité des statistiques de mortalité, avec pour conséquences que les assurés actifs « subventionnaient » les rentes LPP des retraités.

Mais un motif plus profond nous semble être le fait que les Conseils de Fondation sont composés avec un système de milice cher à la Suisse: les décideurs, représentés paritairement par les membres de la direction et les élus des employés, sont certes entourés d’experts en investissements, il n’en demeure pas moins que la gestion de la plupart des caisses reste très classique, centrée sur la Suisse et sur les actifs les plus connus, soit les obligations, l’immobilier et les actions. La contrainte de gestion est en partie réglementaire, mais relève aussi du manque de compréhension du Conseil par rapport aux classes d’actifs dites « alternatives ». Et qui dit manque de compréhension dit aussi manque de confort pour oser prendre davantage de risques.

Des placements qui financent l’économie réelle existent dans les segments de la dette privée et de la microfinance, de l’infrastructure et du Private Equity. Les rendements y sont intéressants et, cerise sur le gâteau, la compatibilité avec les critères ESG peut être bonne.

Mais la liquidité de tels investissements est plus faible et ce simple élément est souvent rédhibitoire pour un Conseil de Fondation. Pourtant, qui d’autre qu’une caisse de pension peut avoir une visibilité sur ses entrées et sorties futures de fonds, avec un horizon temps dépassant la décennie ?

Ces éléments, combinés à la nouvelle d’un taux de couverture des caisses de pensions suisses qui est passé à environ 120%, font qu’elles pourraient aujourd’hui s’engager davantage sur de tels placements, surtout à un moment où les perspectives de rendements à long terme, en particulier pour les obligations, sont vraiment modestes.

D’autres pays pratiquent déjà avec succès une politique de placement avec une forte exposition aux placements privés. Les décideurs y sont toutefois des professionnels, rémunérés pour cette tâche et qui y consacre la majeure partie de leur temps.

Les assurés sont-ils informés correctement ?

De notre expérience, le public a une faible compréhension du système de prévoyance suisse. Bien peu de gens sont capables d’interpréter l’intégralité de leur certificat de prévoyance, ou de comprendre les conditions d’accès à une rente AVS pleine, elle-même plafonnée alors que le montant des contributions ne l’estpas ! Et pourtant les sondages indiquent que les suisses placent la retraite parmi leurs préoccupations premières !

On peut dès lors s’étonner du manque d’intérêt de cette « majorité silencieuse ». Il en résulte une absence de responsabilisation individuelle pour le financement de la retraite, en particulier pour le deuxième pilier où les possibilités sont vastes et largement encouragées par la fiscalité. En plus, ces capitaux représentent souvent une partie substantielle du patrimoine d’un ménage et mériteraient donc une attention plus marquée.

Les employeurs et les caisses de pension ont donc une responsabilité importante pour mieux informer leurs assurés et encourager une prise en charge individuelle plus forte.

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