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Quand sommes-nous face à une « bonne » caisse de pension ?

La Suisse ne manque pas de bons experts en prévoyance. Ces derniers approchent généralement la problématique sous l’angle des besoins de la caisse et du plan de prévoyance qu’un employeur est tenu de mettre en place.

Chez Impact Financial Engineering, nous nous voyons avant tout comme des spécialistes de la prévoyance sous l’angle des opportunités qu’elle peut offrir à ses assurés.

C’est ce sujet que nous abordons dans la présente lettre. Il s’applique aussi bien aux sociétés désireuses de renforcer leur attractivité en tant qu’employeur, qu’aux individus désireux de mieux exploiter les opportunités qu’offre la prévoyance. Pour ces derniers vous pouvez également vous renseigner en consultant le blog à l’adresse travailler-en-suisse.ch/podcast

Nous sommes régulièrement étonnés dans notre pratique de constater le comportement relativement passif des assurés par rapport à leur fondation de prévoyance. Contrairement à ce qui se passe pour l’AVS, dans la LPP les assurés n’ont pas à simplement « subir » les cotisations sociales, ils peuvent utiliser les opportunités offertes par leur plan pour améliorer leur situation pendant l’emploi et à la retraite, tout en abaissant, parfois massivement, leur assiette fiscale.

Quelles sont les questions à (se) poser ?

Quel est le salaire assuré ? Question en apparence triviale, mais importante pour les petits comme pour les grands salaires.

Pour les « petits » salaires, typiquement dans le cas de collaborateurs à temps partiel, une déduction de coordination trop importante va réduire fortement les contributions d’épargne dédiées à la retraite. En surface l’assuré et l’employeur bénéficieront de charges sociales plus faibles mais en réalité c’est l’épargne de prévoyance qui se trouvera lourdement péjorée, avec de graves conséquences à l’âge de la retraite.

Pour les salaires plus importants, on observe parfois une limitation sur le salaire maximum assuré. Ceci permet (ici également) de limiter les charges sociales payées par l’employeur et l’employé, mais cette approche réduit drastiquement toute possibilité d’optimisation fiscale, directement en réduisant les cotisations ordinaires, et indirectement en réduisant (massivement) les possibilités de rachats, toutes deux étant déductibles fiscalement. C’est ainsi que des employeurs privent leurs cadres de possibilités d’économies fiscales qui peuvent se chiffrer à plusieurs centaines de milliers de francs, selon les cas.

Existe-t-il plusieurs plans à choix ? Ce point est souvent négligé, alors que les impacts sur le long terme peuvent être très importants. On peut évoquer les quelques dimensions clés suivantes :

  • Plan enveloppant ou plans base et sur-obligatoire ? La deuxième approche permet de proposer des solutions plus pointues, généralement pour les cadres de l’entreprise et d’évacuer la problématique du subventionnement des « petites rentes » (en raison du taux de conversion trop élevé exigé par le monde politique sur la partie obligatoire).
  • Plusieurs plans avec des taux de contributions différents : les employeurs qui proposent cette solution laissent généralement la possibilité de changer de plan une fois par année. Elle permet d’augmenter ses cotisations d’épargne déductibles fiscalement et donc d’améliorer son capital de retraite. Point important : un changement vers un plan à contributions plus élevées permet aussi d’améliorer le calcul de rachats, car la caisse utilise alors les nouveaux taux de contributions annuelles pour estimer le montant de la lacune. Et l’impact peut s’avérer être très substantiel, en particulier pour des salaires élevés.
  • Plans avec plusieurs stratégies de placement : Plutôt réservé aux plans sur-obligatoires, le choix du profil de risque est  souvent insuffisamment analysé dans le monde bancaire. Il est pourtant déterminant pour l’espérance de rendement à long terme. Et le public sous-estime généralement l’effet des taux d’intérêts composés sur de longues périodes : c’est ainsi qu’un capital placé à 2% pendant 15 ans progressera de quelques 34,6%. Le même capital placé à 5% aura doublé sur la même période !

Le choix d’un profil de risque, même à l’intérieur d’un plan de prévoyance, est très individuel et dépend d’une multitude de paramètres, raison pour laquelle nous y accordons une importance particulière dans le cadre des analyses faites pour nos clients.

  • Prestations d’assurance : les cotisations LPP sont ventilées entre une cotisation d’épargne et une prime de risques. Cette dernière couvre les risques non-vie et invalidité et peut fortement varier d’une caisse à l’autre. La multiplicité des plans existants est telle que nous ne développerons pas le sujet dans la présente lettre. Il est toutefois opportun de contrôler que les éventuelles assurances contractées à titre privé ne fassent pas double emploi avec les prestations couvertes par le plan de la caisse.

S’agissant de la robustesse d’une caisse de pension comment en juger ?

Taux de conversion : il s’applique au capital de prévoyance projeté à la retraite et permet ainsi de calculer le montant de la rente qui sera payé ad vitam. Un taux de conversion bas peut être le reflet d’une caisse fragile, qui cherche ainsi à limiter le montant de ses engagements futurs au-delà des simples tabelles de mortalité. A ceci s’ajoute parfois une limite supérieure aux montants qu’il est possible de prendre en rente, ce qui permet à la caisse de transférer une partie du risque de longévité sur ses (futurs) retraités. Fin 2021, le taux de conversion moyen en Suisse se situait autour des 5,5% à 65 ans. A relever que certaines caisses pratiquent des taux de conversion très différents entre plan base et plan-cadre, si ce dernier existe.

Le taux de couverture : élément clef pour se faire une idée de la solidité d’une caisse, le taux de couverture est le rapport entre la fortune de la caisse et ses engagements futurs. Un taux de couverture bas désigne une caisse plus fragile. Les conséquences en sont un risque de mesures d’assainissement, en général financées par l’employeur et les assurés actifs. Un élément moins visible, mais tout aussi dévastateur, est qu’une caisse avec un taux de couverture bas ne distribuera que de faibles rendements à ses assurés, en raison de son besoin de reconstituer des réserves de fluctuation de valeurs. On se rappellera ici que le rendement des placements sur les marchés des capitaux dépend de l’évolution de ces derniers et que le rendement distribué aux assurés est une décision du Conseil de Fondation (et du Conseil Fédéral pour la partie obligatoire).

Les rendements offerts aux assurés : On l’a vu plus haut : plus une caisse est fragile et plus les rendements payés aux assurés seront faibles. Le public semble s’être habitué à des rendements de 1% mais tel n’est pas une fatalité ! Avec un taux de couverture moyen proche de 120% en moyenne suisse à fin 2021 il n’y a pas vraiment de raisons pour que la distribution ne soit pas meilleure. N’hésitez pas à appliquer un différentiel de taux d’intérêt sur vos capitaux de prévoyance pendant le nombre d’années qui vous conduiront à la retraite. L’effet en francs est généralement très substantiel !

Le taux technique : il s’agit d’un taux d’escompte utilisé pour calculer la valeur actuelle des engagements futurs de la caisse, soit les rentes qui seront payées aux futurs retraités. Plus ce taux est élevé plus la valeur aujourd’hui des engagements futurs est basse. Méfiez-vous des caisses qui utilisent un taux technique trop élevé, car ceci revient à « gonfler » artificiellement le taux de couverture.

La démographie de la caisse de prévoyance : Il est intéressant de se faire une idée de la proportion retraités / actifs d’une caisse ainsi que de l’âge moyen des assurés. Ainsi, plus la population d’une caisse est « jeune », plus la caisse sera robuste. On se rappellera qu’à ce jour, les retraités sont au bénéfice d’un taux de conversion « fixe » et que ce dernier est souvent trop élevé par rapport à la réalité de l’espérance de vie des intéressés. Dès lors, certaines caisses « subventionnent » leurs rentiers en distribuant des rendements plus bas à leurs assurés actifs.

On le voit, les curseurs pour optimiser sa situation sont multiples et leur déplacement doit être adapté à la situation de chacun. C’est d’ailleurs un des éléments essentiels de notre approche avec nos clients, qu’ils soient Entreprises ou Particuliers.


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